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Page:Anatole France - La Révolte des anges.djvu/86

La bibliothèque libre.
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n’est-ce pas ? demanda la jeune madame des Aubels, qui montrait pour les livres un intérêt inattendu.

Madame d’Esparvieu lui répondit que la bibliothèque occupait tout le second étage, et que l’on avait mis les livres les moins précieux dans les combles.

— Ne pourrai-je point la visiter ?

La maîtresse de maison assura que rien n’était plus facile. Elle appela son fils :

— Maurice, allez faire les honneurs de la bibliothèque à madame des Aubels.

Maurice se leva, et, sans prononcer une parole, monta au second étage, derrière madame des Aubels. Il semblait indifférent, mais se réjouissait au-dedans de lui-même, car il ne doutait pas que Gilberte n’eût feint le désir de voir la bibliothèque uniquement pour s’entretenir en secret avec lui. Et, tout en affectant l’indifférence, il se promettait de renouveler des offres qui, cette fois, ne seraient point refusées.

Sous le buste romantique d’Alexandre d’Esparvieu, une petite ombre de vieillard les accueillit silencieusement, livide, les yeux