Page:Anatole France - La Rôtisserie de la reine Pédauque.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

malheur aux maisons dont on chasse un capucin.

— La bête ! répliqua d’Anquetil. Ce damné frocard lui fait croire toutes les sottises qu’il veut. Des voleurs seraient plus polis, ou tout au moins plus discrets. C’est plutôt le guet.

— Le guet ! Mais c’est bien pis encore, dit Catherine.

— Bah ! dit M. d’Anquetil, nous le rosserons.

Mon bon maître mit une bouteille dans l’une de ses poches par précaution et une autre bouteille dans l’autre poche, pour l’équilibre, comme dit le conte. Toute la maison tremblait sous les coups du frappeur furieux. M. d’Anquetil, en qui cet assaut réveillait les vertus militaires, s’écria :

— Je vais reconnaître l’ennemi.

Il courut en trébuchant à la fenêtre où il avait naguère souffleté largement sa maîtresse, et puis revint dans la salle à manger en éclatant de rire.

— Ah ! ah ! ah ! s’écria-t-il, savez-vous qui frappe ? C’est M. de la Guéritaude en perruque à marteau, avec deux grands laquais portant des torches ardentes.

— Ce n’est pas possible, dit Catherine, il est