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RÉPONSE À M. JULES DE SOHET[1]

Monsieur,

Vous m’avez fait l’honneur de m’écrire publiquement, sur un grave sujet, une lettre charmante. Je n’ai jamais eu le plaisir de vous voir ; mais je me fais de vous, d’après votre lettre pleine d’une sagesse aimable, l’image la plus sympathique, et il me semble que vous êtes, comme celui qui erra si longtemps sur la mer bleue, « plein d’usage et raison ». J’apprends de vous que vous avez étudié la physiologie et pris vos grades à la Faculté, du temps où Béclard et Bérard enseignaient des vérités d’amphithéâtre auxquelles on ne croit plus aujourd’hui, car la figure de la science est changeante et sa parole instable.

C’est sur quelques maximes semées dans mes

  1. L’Instinct de l’immortalité. Lettre à M. Anatole France, par Jules de Sohet ; brochure in-8o. — Le Problème de la mort, ses solutions imaginaires et la science positive, par L. Bourdeau in-8o. 1893.