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Page:Anatole France - Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1896.djvu/319

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La nuit vient, la nuit est venue ! Accoudés à la fenêtre, nous regardons la vaste étendue sombre, criblée de pointes de lumière. Jeanne, penchée sur la barre d’appui, tient son front dans sa main et semble attristée. Je l’observe et je me dis en moi-même : Tous les changements, même les plus souhaités ont leur mélancolie, car ce que nous quittons, c’est une partie de nous-mêmes ; il faut mourir à une vie pour entrer dans une autre.

Comme répondant à ma pensée, la jeune fille me dit :

— Mon tuteur, je suis bien heureuse, et pourtant j’ai envie de pleurer !




DERNIÈRE PAGE
21 août 1869.

Page quatre-vingt septième…… Encore une vingtaine de lignes et mon livre sur les insectes et les fleurs sera terminé. Page quatre-vingt septième et dernière… « Comme on vient de le