Page:Anatole France - Le Génie latin.djvu/123

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         Encor la vigueur et la force
         De pénétrer la tendre écorce
         Du saule qui lui tend les bras.

         La branche amoureuse et fleurie,
         Pleurant pour ses naissants appas,
         Toute en sève et larmes l’en prie,
         Et, jalouse de la prairie,
         Dans cinq ou six jours se promet
         De l’attirer à son sommet.

Et Chapelle ajoute :

Vous montrerez ces beaux vers à Mlle Menou seulement ; aussi bien sont-ils la figure d’elle et de vous[1]

Menou suivit la troupe comique et joua de petits rôles.

Ce qui est certain c’est que, du temps de Molière, personne ne doutait qu’Armande ne fût fille de Madeleine.

Je ne citerai pas la lettre de Racine à son ami Le Vasseur. On ne sera pas embarrassé de la trouver. Je me contenterai de rapporter cette note de Brossette : « M. Despréaux m’a dit que Molière avoit été amoureux premièrement de la comédienne Béjart, dont il avoit épousé la fille[2]. »

Armande était gracieuse et jolie. Les malveillants



  1. Lettre écrite de la campagne à M. de Molière, dans Recueil des plus belles pièces des poètes français… depuis Villon jusqu’à M. de Benserade, t. V.
  2. Ms. de Brossette, p. 38.