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d’un coup d’œil caressant[1] », il rouvrit son théâtre, le 25 septembre, avec le Misanthrope.

Le 16 janvier 1668, il fit jouer aux Tuileries, devant le roi et sa cour, la comédie d’Amphitryon, déjà représentée au Palais-Royal les 13 et 15 janvier. La même année il donna George Dandin et l’Avare. Le 5 février 1669, le roi accorda la permission de jouer le Tartuffe. Il profitait de la « paix de l’Église », nouvellement conclue, pour abroger l’ordonnance de l’archevêque de Paris. Toute la ville courut au Tartuffe, et la pieuse reine Marie-Thérèse ne se fit pas scrupule de l’entendre dans ses appartements.

Appelés aux fêtes de Chambord, qui eurent lieu en septembre et octobre 1669, les comédiens du roi y donnèrent une comédie nouvelle du chef de la troupe, Monsieur de Pourceaugnac.

Cette pièce, jouée à la ville le 1 f novembre, eut le meilleur succès. Il est vrai qu’elle est joyeuse. Quatre mois après, les comédiens du roi sont à Saint-Germain, où ils donnent les Amants magnifiques, dont le roi avait lui-même fourni le canevas. Et ce n’était pas un canevas sur lequel on pût beaucoup broder. Pour ce voyage et celui de Chambord, Louis XIV gratifia la troupe de douze mille livres, qui furent partagées en douze parts, en comptant une part pour l’auteur[2].

« Vendredi 3me octobre [1670] dit le registre de La



  1. Amphitryon, sc. 1, v, 186.
  2. Registre, p. 86.