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ALBERT GLATIGNY

donnez-nous de vos nouvelles… Chez nous, rien.de neuf. Il pleut toujours à verse. Emma en profite pour laisser Cosette une demi-heure dehors tous les matins ; après quoi elle s’écrie : Pauvre bête ! Mais ça n’empêche pas Cosette d’être trempée. Je vais un peu mieux. Après tout, il ne fait pas froid. Berton ne m’a pas encore écrit. Je vais retirer mon manuscrit et le faire imprimer. Je vois bien que Duquesnel n’en veut pas et qu’il ne reprendra point le Bois ainsi qu’il me l’avait promis… Tâchez de voir Dumaine. Ça vous sera facile en allant au Châtelet, un soir. Vous lui direz qui vous êtes et lui demanderez des nouvelles de Bri^acier. Il ne peut le prendre qu’à la condition d’avoir une pièce en trois actes pour marcher avec, aussi je n’y compte pas trop. Je vais lui proposer une traduction de Cymbeline. Ça aurait plus de chance… Emma vous embrasse ainsi que Modeste. Elle a retrouvé les romans de Mme de Montalieu chez un loueur de livres nommé Mocochain, et se grise avec cette littérature. « Je vous serre la main.

« Albert Glatigny. « 19, rue des Faures.

« P. S. Dites à Lemerre de m’envoyer le livre de Silvestre et ce qu’il y a de réjouissant en nouveautés. »

A cette lettre était joint le billet que voici : « Cher monsieur Salvador,

« Voulez-vous avoir l’obligeance de remettre le manuscrit de mon drame : Vllhtslre Briqacier, que j’ai déposé à l’Odéon il y a cinq mois, à M. Victor Garien, qui vous portera ce billet. Je vois bien que M. Duquesnel n’aura jamais le temps de le lire ; il est donc inutile qu’il encombre ses cartons plus longtemps.

« Je vous serre bien cordialement la main.

« Albert Glatigny. »

L’Illustre Brizacier, qu’il ne devait pas voir jouer et qui ne fut représenté qu’après sa mort dans une petite