mari, et l’abbé Scarron, à la suite de cet arrangement, fut plus fâché que surpris de ne plus recevoir sa pension. Fort ému de la disgrâce de son père et devenu poète par l’effet de sa maladie, il présenta une requête en vers à Richelieu. La requête était plaisante et se terminait de la sorte :
Fait à Paris, ce dernier jour d’octobre,
Par moi, Scarron, qui malgré moi suis sobre,
L’an que l’on prit le fameux Perpignan,
Et sans canon la ville de Sedan.
Le cardinal trouva la requête plaisamment datée, et il n’y pensa plus.
Le conseiller mourut à Tours, le 4 décembre 1642. Le pis est qu’il ne laissa pas de bien à ses enfants. Ses vingt mille livres de revenu ne se retrouvèrent pas, et le pauvre abbé Scarron, cloué sur sa chaise, eut par surcroît de malheur un procès à soutenir contre sa belle-mère, dame de Plaix, la bien nommée, la plus plaidoyante dame du monde. Elle était, comme dit l’autre, dans le bel âge pour plaider. Aussi le procès qu’elle fit aux enfants de son mari fut-il bien léché et mis, comme dit Dandin l’appointeur, en perfection de forme. Dits, contredits, enquêtes, rapports d’experts, transports, compulsoires, interlocutoires, rien n’y manqua. Du lever au coucher du soleil, c’était quelque huissier à verge qui avait l’honneur de signifier un exploit au sieur Paul Scarron, lequel fit à la cour, comme défendeur, une requête en style burlesque ; les juges en rirent, mais ils la rejetèrent, et Scarron eut le plaisir de perdre son procès. Malade