La Fontaine est plein de Rabelais. Le Pantagruel est sa source : il y puise sans cesse.
Il y prend les noms de bêtes et de gens : Jean Chouart, Dindenaut, l’Agnelet, Robin Mouton, etc.
Jean Chouart, qui est, dans le roman, un batteur d’or de Montpellier, devient, dans les fables, « messire Jean Chouart, le curé qui sur son mort comptoit ». (Livre vu, fable 10.)
Perrin Dendin est, dit Rabelais, un « home honorable, bon laboureur, bien chantant au letrain (lutrain), home de crédit et aagé ».
« Cestuy home de bien apoinctoit plus de procès qu’il n’en estoit vuidé en tout le palais de Poictiers, en l’auditoire de Monsmorillon, en la halle de Parthenay le vieulx. » (Pantagruel, livre III, chapitre 41.)
Le Perrin Dandin des Fables n’appointe pas les procès ; il y aurait trop de regret ; mais il les juge, et vous savez comment il renvoie les plaideurs.
- Perrin, fort gravement, ouvre l’huître et la gruge.
- (IX, 9.)
Perrin Dandin est, dans les Plaideurs de Racine, un juge qui veut toujours juger et qui envoie son chien aux galères.
Quant à Rominagrobis, nous voyons qu’il est « un home et vieulx et poète ».
Mais son nom de Raminagrobis ou Rominagrobis est plus vieux que lui, et signifie un gros personnage fourré d’hermine. Aussi peut-il s’appliquer aussi bien