Page:Anatole France - Le Génie latin.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nurge. La chair en est tant délicate, tant savoureuse et tant friande que c’est basme (baume). »

(Pantagruel, iv, 7.)

La Fontaine parle de deux compagnons qui vantaient un ours « dont la peau devoit faire fortune » ; il ajoute :

Dindmaut prisoit moins ses moutons qu’eux leur ours.

(v, 20.)

Thibault l’Aignelet est le berger de la farce de Pa-thelin ; on le croirait plus bête que ses moutons, mais il dupe l’avocat le plus retors.

Thibault l’Aignelet est aussi dans Rabelais un gar-deur de moutons.

« Reste-il icy, dist Panurge, ulle âme moutonnière ? Où sont ceulx de Thibault l’aignehl ? »

(Pantagruel, iv, 8.)

Thibault l’Agnelet est dans La Fontaine un simple agneau que le loup croque.

Thibaut Vugndet passera, Sans qu’à la broche je le mette, (x, 6.)

Dindenaut, ce marchand de moutons que nous connaissons déjà, dit à Panurge :

« Vous avez nom Robin Mouton. Voyez ce mouton-là, il a nom Robin comme vous. Robin, Robin, Robin. » (Pantagruel, iv, 6.)

Le berger de La Fontaine s’écrie en pleurant :

Ils m’ont laissé Kivir nostre pauvre Robin ; Robin mouton, qui par la ville Me suivoit pour un peu de pain, (ix, 19.)