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Page:Anatole France - Le Génie latin.djvu/84

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Le cerf dix cors est un cerf de deux ans, nous le retrouvons dans le récit des Fâcheux :

… Nous conclusmes tous d’attacher nos efforts ’^f ’ Sur un cerf qu’un chacun nous disoit cerf dix cors. (Acte n, scène îv.)

Supposer revient à substituer et s’explique de soi-même. On dit que la bête donne le change quand elle parvient à supposer une autre bête en son lieu.

Tout cela est bien dit. Il nomme les chiens à propos, il sait que tel est limier, tel mâtin, tel basset, quelle chienne est la lice, et ce que c’est proprement que la canaille.

Arrêtons-nous un moment à ce dernier terme.

On le rencontre deux fois dans les fables.

Et chacun de tirer, le mastin, la canaille, A qui mieux mieux : ils firent tous ripaille, (vin, 7.)

… Il prend trois chiens de taille A luy dépenser moins, mais à fuir la bataille. Le troupeau s’en sentit ; et tu te sentiras Du choix de semblable canaille. (vin, 18.)

Dans ces deux endroits le mot canaille est pris dans son sens étymologique : canaille dérive de l’italien cane, chien, et désigne des chiens de petite taille, roquets et autres. On trouvera aussi dans notre auteur des exemples du même mot employé dans son acception figurée, qui est, de beaucoup, la plus usuelle. Il