Votre pitié, cousine, est pleine d’esprit. La mort du petit Chaperon-Rouge ne peut être définitive. La Mère l’Oie n’avait pas bien retenu la fin du conte.
On peut bien oublier quelque chose à son âge.
Mais les aïeules d’Allemagne et d’Angleterre savent bien que le Chaperon-Rouge meurt et renaît comme l’aurore. Elles content qu’un chasseur ouvrit le ventre de la bête et en tira l’enfant rose, qui ouvrit de grands yeux et dit :
— Oh ! que j’ai eu de frayeur et qu’il faisait noir là-dedans !
Je feuilletais tantôt, dans la chambre de votre fille, un de ces cahiers d’images en couleurs que l’Anglais Walter Crane enlumine avec tant de fantaisie et d’humour. Ce gentleman a l’imagination à la fois savante et familière ; il a le sens des légendes et l’amour de la vie ; il respecte le passé et goûte le présent. C’est l’esprit anglais. Le cahier que je feuilletais contient le texte et les dessins du