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des maisons d’école. Devant ces maisons, des prêtres, commandés par des officiers en retraite, construisaient des barricades, creusaient des fossés et lançaient sur le commissaire excommunié des jets du liquide infect dans lequel mourut l’impie Arius. On vit le desservant d’une commune, couché sur le pavé de l’école, obliger les gendarmes à l’emporter comme un paquet.

« C’est la tactique ordinaire des partis cléricaux, a dit Renan dans son Histoire du peuple d’Israël. Ils poussent à bout l’autorité civile, puis présentent les actes d’autorité qu’ils ont provoqués comme d’atroces violences. »

On trouvera dans les discours de M. Combes des récits fidèles et pittoresques de ces journées. Mais voici un fait qui montre l’état où les excitations du clergé avaient mis les catholiques bretons : Certain prêtre, ayant versé un baquet d’ordures sur un commissaire de police, un riche présent lui fut offert, en mémoire de ce grand acte, par souscription publique. Qu’on se rappelle ces refus d’obéissance, opposés par des officiers à des ordres légitimes, ces démissions jetées au ministre de la guerre par des militaires dévôts. Qu’on se rappelle ces arrêts factieux, rendus par des