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Page:Anatole France - Le Parti noir.djvu/51

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ment à la Chambre, dans la séance du 17 octobre 1890 :

« Quand j’ai consenti à assumer la responsabilité du pouvoir pour la tâche qui s’imposait au nouveau ministère, je ne me suis fait aucune illusion sur le sort qui m’était réservé. Je savais d’avance que j’aurais à subir une avalanche d’attaques injustes, de calomnies systématiques et d’injures grossières. J’ai tout prévu et tout accepté. »

En lisant le recueil de ses discours, on sent la probité de son esprit, et, si l’on songe que ses actes ont toujours été d’accord avec ses paroles, on ne lui déniera pas la fermeté du caractère. On ne doutera pas non plus de son goût pour la simplicité, l’ordre et la clarté. Ce sont là les ornements sévères de son langage. Dans sa petite maison blanche de Pons où se voit encore la sonnette du docteur (car il pratiqua longtemps la médecine), M. Combes passe ses vacances en promenades et en lectures. Il sait les langues anciennes et il aime, m’a-t-on dit, les orateurs et les historiens grecs. Il a raison. Les Grecs ont ce mérite, entre autres, de garder la juste mesure et de n’être jamais excessifs. M. Combes les suit en cela. Il n’est point déclamateur et n’enfle jamais la voix. On ne trouvera