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tions précises et détaillées données par le commissaire de police, dans sa déposition faite sous la foi du serment, qu’il n’y avait pas plus de 79 000 francs en espèces. — Ce chiffre paraît d’autant plus inacceptable que, d’après un document trouvé dans les perquisitions pratiquées à Nîmes, les dépenses effectuées de 1886 et 1892 se sont élevées à plus de 8 000 000 de francs, qui se décomposent ainsi :

Une mission 974 903 fr.
Les maisons de France 1 394 773 fr.
Pèlerinage de Jérusalem 3 300 000 fr.
Notre-Dame-de-Salut 212 798 fr.
Vœu national 94 000 fr.
Pèlerinage de Lourdes 2 500 000 fr.

Au total 8 670 474 fr.


En outre, « les œuvres de presse dépensent à elles seules plus que toutes les autres maisons, mais gagnent tout ce qu’elles dépensent, et leurs dettes qui sont énormes sont bien inférieures à la valeur des immeubles qu’elles ont dû acquérir », d’après ce document.

On peut en conclure que de ce dernier chef l’économe général a encore un roulement de fonds des plus importants et l’on n’est dès lors point étonné, en présence de l’importance des sommes dépensées, de l’importance des sommes découvertes dans le coffre-fort de cet économe général. Il ne faut pas oublier, en effet, que de 1892 à 1898 les dépenses n’ont pu qu’augmenter en proportion de l’importance croissante que n’a cessé de prendre l’Association.

Pour faire face à ces dépenses énormes, aux termes de la même pièce (Rapport présenté par le T.R.P. Picard, supérieur général des Augustins de l’Assomption), à l’ouverture du chapitre général tenu à Livry