ment de l’honneur et celui de la Patrie rapprochaient les combattants.
Mon parrain avait à peine terminé son récit que M. Marc Ribert en commença un autre :
— Le 28 juillet, dit-il, alors que, sur la place de l’Hôtel-de-Ville, les troupes parisiennes fléchissaient sous un feu nourri, un jeune homme qui portait un drapeau tricolore au bout d’une pique s’élança à dix pas de la garde royale en s’écriant : « Citoyens, voyez comme il est doux de mourir pour la Liberté ! » Et il tomba criblé de balles.
Ma mère, touchée de ces actes d’héroïsme, demanda comment de si nobles actions n’étaient pas plus connues et célébrées.
Mon parrain en donna plusieurs raisons :
— Les guerres de la Monarchie, de la Révolution et de l’Empire ont saturé d’actes héroïques l’Histoire de France : il n’en peut plus entrer de nouveaux. Et puis la gloire des vainqueurs de Juillet est étouffée par la petitesse de leur succès : ils n’ont fait triompher qu’un régime médiocre, et la royauté, issue de leur dévoûment, ne se plaisait pas à rappeler ses origines. Enfin les héros aussi ont leur destin.
— Peut-être, dit ma mère, mais c’est grand