dévouement. Ils apportèrent, je ne sais plus comment, la joie à de pauvres paysans qui leur offrirent à souper. Et comme il n’y avait point d’assiettes dans la chaumière, les bons gendarmes mangèrent leur fricot sur leur pain. En cela, ils me parurent si beaux, que je résolus de les imiter à déjeuner. Et, malgré les justes représentations de ma mère, je m’obstinai à manger du haricot de mouton sur mon pain. Je me couvris de sauce, ma mère me gronda et Justine me regarda avec compassion.
Ce fait est petit. Il m’en rappelle un autre qui y ressemble et n’est pas plus considérable, et que je vais rapporter tout de même, car ce n’est pas la grandeur qui importe en mon sujet, mais la vérité.
Je lisais Berquin, je lisais aussi Bouilly. Bouilly, moins ancien que Berquin, n’était pas moins touchant. Il me fit connaître la jeune Lise qui envoyait à madame Helvétius, par son moineau familier, des messages pour la solliciter en faveur d’une famille malheureuse. La jeune Lise m’inspira une amitié vive et même agitée. Je demandai à ma chère maman si elle était encore en vie. Ma mère me répondit qu’elle serait bien vieille à présent. Je m’engouai