cabas de crin et avait l’air d’être la bonne de sa fille. J’en parle par ouï-dire, ne l’ayant jamais vue. Sollicitée par madame Montet, la jeune institutrice consentit à s’occuper de moi, tous les jours de une heure à deux.
— Pierre, mademoiselle Mérelle te donnera demain ta première leçon, me dit ma mère avec une joie contenue, où perçait quelque orgueil.
Sur cette nouvelle, je me couchai dans une telle agitation que je fus au moins dix minutes à m’endormir et que je crois que j’en rêvai.
Le lendemain, ma mère me fit faire ma toilette avec plus de soin que de coutume, me coiffa et me pommada, et de moi-même, je me remis de la pommade. Je me serais relavé les mains si je n’avais su par expérience que c’était inutile et que les mains de petits garçons, quelques soins qu’on se donne, sont toujours sales.
Mademoiselle Mérelle vint à l’heure annoncée. Elle vint, et l’appartement fut tout embaumé d’héliotrope. Ma mère nous conduisit tous deux dans le petit cabinet tapissé de boutons de roses qui touchait à sa chambre. Elle nous installa devant un guéridon d’acajou