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Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/276

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et fut recueilli par une veuve assez belle, nommée Loreta, dont la maison se trouvait sur la côte. Cette dame l’y fit transporter, le coucha dans sa propre chambre, le veilla, lui donna tous ses soins.

Quand il revint à lui, il sentit le parfum des myrtes et des roses et vit de sa fenêtre un jardin qui descendait en étages jusqu’à la mer. Madame Loreta, debout à son chevet, prit sa viole et en joua tendrement.

Fabio, dans sa reconnaissance et son ravissement, lui baisa mille fois les mains. Il lui rendit grâce et lui fit entendre qu’il était moins touché d’avoir recouvré la vie que de la devoir à une si belle personne.

Il se leva et alla se promener avec elle dans le jardin et, s’étant assis dans un bosquet de myrtes, il attira à soi la jeune veuve et lui marqua sa reconnaissance par mille caresses.

Il la trouva sensible à ses soins et passa près d’elle quelques heures dans le ravissement ; après quoi il devint soucieux et demanda à son hôtesse en quel mois et précisément en quel jour du mois ils se trouvaient.

Et quand elle le lui eut dit, il commença de