Page:Anatole France - Le Puits de sainte Claire.djvu/64

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À quelques jours de là, messer Betto Bruneleschi vint le visiter dans sa maison, sur la promenade des Adimari, à l’heure matinale où l’alouette chante dans les blés. Il le trouva encore au lit. Après l’avoir embrassé, il lui dit tendrement :

— Mien Guido, Guido mien, tirez-moi de peine. Vous m’avez dit, la semaine passée, que vous alliez visiter votre dame dans l’église et le cloître de Sainte-Marie-Nouvelle. Depuis lors, je retourne ces paroles dans ma tête, sans qu’il me soit possible d’en découvrir la signification. Je n’aurai de repos que quand vous me les aurez expliquées. Je vous supplie de me les faire entendre, autant du moins que votre discrétion vous le permettra, puisqu’il s’agit d’une dame.

Messer Guido se mit à rire. Accoudé à son oreiller, il regarda messer Betto dans les yeux.

— Ami, lui dit-il, la dame dont je vous ai parlé a plus d’un logis. Le jour où vous me vîtes l’allant visiter, je la trouvai dans la librairie de Santa-Maria-Novella. Et je n’entendis, par malheur, que la moitié de son dis-