bon maître, vous saviez quelque lieu où vous pensiez pouvoir vous rendre, je serai heureux de vous y accompagner. »
À quoi la jeune demoiselle répondit qu’elle était sensible à tant de bonté, qu’elle logeait chez une parente où elle était assurée d’entrer à toute heure, mais qu’elle n’y voulait point retourner avant le jour, tant pour n’y point troubler le sommeil des gens que par crainte d’être trop vivement rappelée à la douleur par la vue des objets qui lui étaient familiers.
En prononçant ces paroles, elle versa des larmes abondantes.
Mon bon maître lui dit :
« Mademoiselle, donnez-moi, s’il vous plaît, votre mouchoir et je vous en essuierai les yeux. Puis je vous conduirai, en attendant le jour, sous les piliers des Halles où nous serons assis commodément à l’abri du serein. »
La jeune demoiselle sourit dans ses larmes.
« Je ne veux point, dit-elle, vous donner tant de peine. Allez votre chemin, monsieur, et croyez que vous emportez toute ma reconnaissance. »