craint la mort. Aussi, combattant sous les murs des villes, dans la foule obscure des serviteurs, je n’ai jamais rapporté de riches dépouilles.
La vieille Mélantho répondit :
— La guerre donne aux hommes des richesses et les leur ôte. Mon père Kyphos possédait à Mylata un palais et d’innombrables troupeaux. Mais des hommes armés lui ont tout pris, et ils l’ont tué. Moi-même, j’ai été emmenée esclave, mais je n’ai pas été maltraitée, parce que j’étais jeune. Les chefs m’ont reçue dans leur lit ; et je n’ai jamais manqué de nourriture. Tu as été mon dernier maître et aussi le moins riche.
Elle parlait sans joie et sans tristesse.
Le Vieillard lui répondit :
— Mélantho, tu ne peux te plaindre de moi, car je t’ai toujours traitée avec douceur. Ne me reproche point de n’avoir point gagné de grandes richesses. Il y a des armuriers et des forgerons qui sont riches. Ceux qui sont habiles à construire des chars tirent profit de leur travail. Les devins reçoivent de grands présents. Mais la vie des chanteurs est dure.