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Page:Anatole France - Les Contes de Jacques Tournebroche.djvu/203

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choisit quelques centurions et les emmena avec lui dans le village où il savait qu’il trouverait Komm. Il pouvait compter sur eux. Le centurion était un légionnaire monté en grade et qui portait, comme insigne de ses fonctions, un cep de vigne dont il frappait ses subordonnés. Ses chefs faisaient de lui tout ce qu’ils voulaient. Il était, après le terrassier, le premier instrument de la conquête. Volusenus dit à ses centurions :

— Un homme s’approchera de moi. Vous le laisserez avancer. Je lui tendrai la main. À ce moment, vous le frapperez par derrière et vous le tuerez.

Ayant donné ces ordres, Volusenus partit avec son escorte. Il rencontra, dans un chemin creux, près du village, Komm accompagné de ses fidèles. Le roi des Atrébates, qui se savait suspect aux Romains, aurait tourné bride. Mais le préfet de la cavalerie l’appela par son nom, l’assura de son amitié et lui tendit la main.

Rassuré par ces signes de bienveillance, l’Atrébate s’approcha. Au moment où il allait