Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/23

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Mais toi, Riquet, tu serais mort de faim dans cette malle, car tu n’es pas cher aux Muses immortelles.

Ayant ainsi parlé, M. Bergeret délivra son ami. Riquet le suivit jusqu’à l’antichambre en agitant la queue. Puis une pensée traversa son esprit. Il rentra dans l’appartement, courut vers Pauline, se dressa contre les jupes de la jeune fille. Et ce n’est qu’après les avoir embrassées tumultueusement en signe d’adoration qu’il rejoignit son maître dans l’escalier. Il aurait cru manquer de sagesse et de religion en ne donnant pas ces marques d’amour à une personne dont la puissance l’avait plongé dans une malle profonde.

M. Bergeret trouva la boutique de Paillot triste et laide. Paillot y était occupé à « appeler », avec son commis, les fournitures de l’École communale. Ces soins l’empêchèrent de faire au professeur d’amples adieux. Il n’avait jamais été très expressif ; et il per-