Page:Anatole France - M. Bergeret à Paris.djvu/266

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que sa ressemblance notoire avec Vercingétorix disposait au nationalisme, faisait des pointages favorables à la liste Brécé. M. Worms-Clavelin, plongé dans de sombres rêveries, oubliait ses cigares, mâchés et fumants, sur les bras des fauteuils.

C’est alors que M. Félix Panneton alla le trouver. M. Félix Panneton, frère cadet de Panneton de La Barge, était dans les fournitures militaires. On ne pouvait le soupçonner de ne point aimer assez cette armée qu’il chaussait et coiffait. Il était nationaliste. Mais il était nationaliste gouvernemental. Il était nationaliste avec M. Loubet et avec M. Waldeck-Rousseau. Il ne s’en cachait pas, et quand on lui disait que c’était impossible, il répondait :

— Ce n’est pas impossible ; ce n’est pas difficile. Il fallait seulement en avoir l’idée.

Panneton nationaliste restait gouvernemental. « Il est toujours temps de ne plus l’être, pensait-il ; et tous ceux qui se sont