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IDYLLES ET LÉGENDES


Il a des oreilles aiguës
Que dresse un frémissement prompt ;
De jeunes cornes invaincues
Reluisent sur son mâle front ;

On voit que ses larges narines
Portent à ses heureux esprits
La fraîcheur des brises marines
Et les parfums des bois fleuris ;

Les coins soulevés de ses lèvres
Rappellent le falerne bu ;
Deux glandes, comme en ont les chèvres,
Pendent sous son menton barbu.

Captif du socle pentélique,
Languit un triste adolescent :
Le dieu, de son regard oblique,
Lui verse un rayon caressant.

Mais lui, l’enfant aux ailes blanches,
Lève des yeux brillants de pleurs,
À cause de ses molles hanches.
De ses bras liés par des fleurs.