Page:Anatole France - Sur la pierre blanche.djvu/58

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et que nul citoyen romain ne saurait s’abaisser à fondre l’airain, à sculpter le marbre, à tracer des figures sur une muraille.

Il professait l’admiration des mœurs antiques et vantait à toute occasion les vertus des aïeux :

— Les Curius et les Fabricius, dit-il, cultivaient leurs laitues et dormaient sous le chaume. Ils ne connaissaient de statue que le Priape taillé dans un cœur de buis qui, dressant au milieu de leur jardin son pal vigoureux, menaçait les voleurs d’un supplice ridicule et terrible.

Méla, qui avait beaucoup lu les annales de Rome, objecta l’exemple d’un vieux patricien.

— Au temps de la république, dit-il, cet illustre Caïus Fabius, d’une famille issue d’Hercule et d’Évandre, traça de ses mains sur les murs du temple de Salus des peintures si estimées, que leur perte récente, dans l’incendie du temple, a été considérée