Page:Anatole France - Thaïs.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cun de ses fils et leur faisait des adieux familiers, à la veille de sa mort bienheureuse, que Dieu, qui l’aimait, lui avait enfin promise.

Il disait aux abbés Ephrem et Sérapion :

— Vous commandez de nombreuses armées et vous êtes tous deux d’illustres stratèges. Aussi serez-vous revêtus dans le ciel d’une armure d’or et l’archange Michel vous donnera le titre de Kiliarques de ses milices.

Apercevant le vieillard Palémon, il l’embrassa et dit :

— Voici le plus doux et le meilleur de mes enfants. Son âme répand un parfum aussi suave que la fleur des fèves qu’il sème chaque année.

À l’abbé Zozime il parla de la sorte :

— Tu n’as pas désespéré de la bonté divine, c’est pourquoi la paix du Seigneur est en toi. Le lis de tes vertus a fleuri sur le fumier de ta corruption.

Il tenait à tous des propos d’une infaillible sagesse. Aux anciens il disait :

— L’apôtre a vu autour du trône de Dieu vingt-quatre vieillards assis, vêtus de robes blanches et la tête couronnée.