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Page:Anatole France - Vie de Jeanne d’Arc, 1908, tome 1.djvu/83

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ont introduit de ce temps. On trouvera dans l’appendice IV, à la fin de cet ouvrage[1] la courte notice où je signale des fraudes déjà anciennes, pour la plupart, et qui n’avaient pas encore été dénoncées. J’ai limité mes recherches au XVe siècle, laissant à d’autres le soin d’étudier ces peintures de la Renaissance dans lesquelles la Pucelle apparaît équipée à l’allemande, avec le chapeau à plumes et le pourpoint à crevées des reîtres saxons et des suisses mercenaires[2]. Je ne saurais dire quel est le prototype de ces portraits, mais ils ressemblent beaucoup à la femme qui accompagne les soudoyers dans la Danse des morts que Nicolas Manuel peignit de 1515 à 1521 à Berne, sur le mur du couvent des dominicains[3].

  Au grand siècle, Jeanne d’Arc devient Clorinde, Minerve, Bellone en costume de ballet[4]. J’ai cru qu’un récit continu vaudrait mieux que toutes les controverses et que toutes les discussions pour faire sentir la vie et connaître la vérité. Il est certain que les textes relatifs à la Pucelle ne se prêtent pas très bien à ce genre d’histoire : comme je viens de le montrer, ils

  1. T. II.
  2. Voir le tableau daté de 1581, conservé au musée d’Orléans et reproduit dans la Jeanne d’Arc de Wallon, p. 466.
  3. La Danse des Morts, peinte à Berne, dans les années 1515 à 1520, par Nicolas Manuel, lithographiée par Guillaume Stettler, s. d. in-fo oblong, pl. XX.
  4. Lanéry d’Arc, Le livre d’oi— de Jeanne d’Arc) Iconographie, n, , 1 2080-2112.