La compétition entre la propriété personnelle et la propriété collective se compliquera, en Russie, de la compétition habituelle entre la grande et la petite propriété, la grande et la petite culture. On n’a pas seulement à se demander quel est le mode d’appropriation du sol, mais aussi quel est le mode d’exploitation qui doit finalement l’emporter. Les habitudes et les lois de succession ne sont pas seules à régler l’étendue des terres, possédées ou exploitées par un seul individu ; la structure du sol, les aptitudes agricoles de la terre ou du climat y ont aussi leur part. Il est des pays coupés, morcelés par la nature même, qui semblent voués d’avance à la petite propriété ; Il est des cultures, comme celle de la vigne par exemple, qui semblent appeler la division du travail et, par suite, la division du sol. Or quel peut-être, à ce double point de vue, le mode de propriété, le mode d’exploitation agricole le plus rémunérateur et le plus naturel en Russie ? Si une contrée semble tenir du sol la vocation de la grande culture et de l’exploitation mécanique, ne sont-ce pas ces larges plaines unies du tchernoziom où rien n’arrête la charrue et les machines ? ne sont-ce pas ces steppes sans fin où les