rées, où l’on ne cause pas, où l’on n’échange pas même une parole ; c’est à peine si les femmes peuvent y être aperçues et saluées de loin par les hommes de leur connaissance, car chaque femme est pour ainsi dire internée ; on lui fait de son fauteuil une prison cellulaire. Les siéges placés dans le salon d’honneur où se passent comédie et musique sont entassés sur plusieurs rangs dans toute la pièce, de manière à la couvrir entièrement sans aucun espace libre qui puisse servir à circuler. L’on est placé, à mesure qu’on arrive, tant qu’il y a des siéges vacants, et, si vous avez à vos côtés des femmes que vous ne connaissez pas, vous restez là sans dire un seul mot pendant les longues heures d’attente qui précèdent la courte scène de comédie qu’on vient vous débiter, puis pendant les longs entr’actes de chaque petit morceau de musique que l’on vous chante. Tout cela dure trois, quatre et même cinq heures, dans une atmosphère rendue insupportable par les bouquets, les fleurs, les odeurs et le nombre infini de personnes respirant dans le même lieu. On aperçoit à distance les femmes que l’on connaît, on voit ses amis aux embrasures des portes, car les hommes
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