Page:Ancelot - Les salons de Paris : foyers éteints.djvu/230

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tement, qu’il est bien heureux s’il n’étouffe pas.

Si j’insiste là-dessus, c’est que ce genre de soirée fut très-fréquent l’hiver dernier, sous prétexte de proverbes… Ah ! jouez des proverbes, des comédies même ! Mais qu’on puisse circuler, causer, voir ses amis, échanger des idées, avoir son esprit à soi jusqu’au moment où le proverbe vient mettre à votre disposition l’esprit des autres : que l’on soit dans un salon et non dans une salle de spectacle !

Pour en revenir à d’Arlincourt et à l’aimable enfantillage de sa vie, il n’eut d’original que sa constante imitation d’une autre personne, et cette personne fut Chateaubriand.

Chateaubriand avait révélé son nom au monde littéraire avec un grand éclat par le Génie du Christianisme, où les épisodes de René et d’Atala avaient excité les sympathies des esprits les plus frivoles, comme l’ouvrage en lui-même excitait celles des esprits les plus sérieux. Les critiques avaient bien signalé des images un peu bizarres et des formes de style inusitées, mais Chateaubriand s’en servait pour buriner de belles pensées, et les inversions, les alliances de mots qu’un goût sé-