Page:Andersen - Contes danois, trad. Grégoire et Moland, 1873.djvu/182

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d’une grave et longue maladie. Pendant neuf mois, il me fallut l’habiller et le déshabiller, tant il avait peu de forces. Nos affaires allaient de mal en pis. Nous nous endettâmes. Ce que nous avions mis de côté, nos meubles, tout y passa. Éric mourut. J’avais lutté, travaillé, peiné pour l’enfant. Je continuai : je pris n’importe quel ouvrage, lavai les escaliers, lessivai du linge fin et du gros. Mais le malheur m’a poursuivie jusqu’à ce jour. C’est la volonté de Dieu ; il finira bien par m’appeler aussi auprès de lui, et je suis sûre qu’il n’abandonnera pas mon garçon. »

Et elle s’endormit.

Le matin elle se sentit mieux. Elle crut que ses forces étaient revenues ; elle retourna à son travail. Elle était à peine entrée dans l’eau froide, qu’un frisson la prit, puis une fai-