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ÉLISE.

ture ; de la sorte nous pourrons voler de conserve loin de cette maussade taupe et de sa sombre demeure, par-dessus montagnes et vallées, pour gagner les belles contrées où le soleil conserve toujours sa force, où l’été règne constamment, et où de magnifiques fleurs ne cessent jamais de s’épanouir. Allons, chère petite Élise qui m’avez sauvé la vie quand je gisais gelé sur la terre, prenez du courage et venez-vous-en avec moi. »

« Oui, je le veux bien, » s’écria joyeusement Élise. Elle monta alors sur le dos de l’hirondelle, plaça ses petits pieds sur les ailes déployées de l’oiseau, se lia par sa ceinture à une forte plume et partit avec l’hirondelle dans les airs par-dessus les bois et les lacs, les vallées et les montagnes. Élise souffrit souvent du froid quand il leur arrivait de franchir des glaciers et des pics couverts de neige ; mais alors elle se cachait sous les ailes et au milieu du chaud duvet de l’oiseau, et elle ne passait la tête dehors que tout juste assez pour admirer le magnifique spectacle qui se développait de tous côtés à ses regards.