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LES CYGNES SAUVAGES.

parents ; nous y voyons les chevaux sauvages courir à travers les riches prairies comme ils avaient habitude de faire au temps heureux de notre enfance ; nous y entendons les pâtres chanter les mêmes vieux airs que nous aimions tant entendre quand nous étions enfants. C’est là notre pays, c’est là que nous aspirons toujours à revenir, et que nous vous retrouvons enfin, chère petite sœur. Nous avons encore deux jours à y rester, et alors il nous faudra traverser de nouveau la mer pour retourner dans une contrée magnifique sans doute, mais qui hélas ! n’est point celle où nous sommes nés. Comment vous emmener avec nous, chère sœur, nous qui n’avons à notre disposition ni vaisseau ni barque ?

« Ah ! comment pourrais-je vous sauver ? » dit leur sœur en soupirant.

Et ils passèrent la nuit presque tout entière à converser. Quelques heures seulement avant la pointe du jour furent données à un léger et paisible sommeil.

Elfride se réveilla au bruit produit par les ailes des cygnes qui déjà planaient à une cer-