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LES CYGNES SAUVAGES.

taine hauteur au-dessus d’elle. Ses frères avaient de nouveau été transformés ; ils s’élevaient dans les airs en décrivant des cercles qui s’élargissaient toujours à mesure qu’ils parvenaient à une plus grande élévation, puis ils finirent par disparaître tout à fait dans l’immensité. L’un d’eux cependant, le plus jeune, était demeuré auprès d’elle, la tête appuyée sur ses genoux tandis qu’elle passait une main caressante sur ses plumes si blanches et si douces. Le frère et la sœur restèrent ainsi la journée tout entière. Vers le, soir les autres revinrent de leur longue tournée ; et quand le soleil eut complètement disparu dans les flots, ils se retrouvèrent tous devant Elfride sous leur forme naturelle.

« Demain matin, dit l’aîné, nous repartirons tout à fait d’ici, mais nous ne pouvons pas vous abandonner ainsi ! Avez-vous assez de courage pour nous accompagner ? Mon bras est certes assez vigoureux pour vous porter à travers la forêt ; ne pensez-vous donc pas que, à nous tous, nous aurons assez de force dans nos ailes pour vous transporter au delà de la mer ? »