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LES CYGNES SAUVAGES.

« Oh ! oui, emmenez-moi avec vous, » dit Elfride d’un ton suppliant.

Au lieu de fermer les yeux un seul instant de toute cette nuit-là, les onze frères firent preuve d’une infatigable industrie. En effet ils firent de leur mieux pour fabriquer avec la flexible écorce des saules, quelque chose qui ressemblait à la fois à un nid et à une corbeille, et employèrent le jonc pour les parties de l’appareil qui demandaient à être plus solides. Quand il se trouva assez grand et assez fort, Elfride y fut placée ; et les onze frères ayant de nouveau été changés en cygnes sauvages aux premiers rayons du soleil levant, ils prirent la corbeille dans leurs becs et s’envolèrent au haut des nues avec leur sœur chérie qui dormait encore profondément. Lorsque les rayons du soleil vinrent à frapper d’aplomb son visage, l’un des cygnes eut soin de toujours planer au-dessus de sa tête afin de lui procurer avec ses grandes ailes une ombre bienfaisante.

Ils étaient déjà bien loin de la terre au moment où Elfride se réveilla. Elle crut d’abord