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LES CYGNES SAUVAGES.

qu’elle rêvait encore, tant il lui parut étrange de se sentir ainsi transporter au haut des airs. À côté d’elle était placée une petite branche toute couverte de baies délicieuses et une poignée de savoureuses racines. C’était le plus jeune de ses frères qui avait eu soin de les cueillir et qui les avait placées à côté d’elle dans la corbeille. Elle le récompensa de cette attention par un tendre sourire, car elle devina bien qu’elle en était redevable à celui qui planait en ce moment au-dessus de sa tête et qui la protégeait de ses ailes contre l’ardeur du soleil.

Ils s’élevèrent si haut dans les airs, que le premier vaisseau qu’ils aperçurent au-dessous d’eux ne leur parut pas plus grand qu’une mouette au blanc plumage, bercée par le mouvement cadencé des vagues. Un nuage immense, assez semblable à une énorme montagne flottant dans les airs, était suspendue derrière eux ; sur sa merveilleuse surface, Elfride aperçut un tableau gigantesque où elle et ses onze frères étaient représentés fuyant à travers l’espace. Il lui sembla n’avoir jamais