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Page:Andersen - Contes pour les enfants, trad. Caralp, 1848.djvu/43

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LES CYGNES SAUVAGES.

tesques proportions. Au-dessous apparaissaient des palmiers d’une incomparable beauté bercés par une douce brise, couverts de toutes sortes de fleurs superbes et fantastiques et aussi grandes que les roues d’un moulin. Elle leur demanda si c’était là la terre où ils la conduisaient ; mais les cygnes lui firent de la tête un signe négatif. C’était là en effet le magnifique château de la fée Morgane, tout construit, comme on sait, de nuages et de rayons du soleil et aussi mobile qu’ils le sont. Jamais les cygnes n’auraient osé s’y aventurer. Les yeux d’Elfride étaient fixés sur cet édifice de brouillards aux vives couleurs et aux proportions grandioses, quand tout à coup, montagnes, forêts, château, disparurent en même temps. À leur place apparurent vingt églises magnifiques, toutes semblables les unes aux autres, avec leurs toits aigus et avec les flèches élancées et gracieuses de leurs clochers. Elle crut entendre les sons de l’orgue s’en échapper ; mais c’était le mélodieux rugissement de la mer qui seul frappait ses oreilles. Elle était tout près de ces églises, quand soudainement elle les vit se transformer