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LES CYGNES SAUVAGES.

profond. Le roi ouvrit alors une petite pièce latérale située près de la chambre où elle devait dormir. Elle était entièrement couverte de riches tapisseries vertes disposées de façon qu’elle ressemblait tout à fait à la caverne d’Elfride dans la forêt. Par terre se trouvait la filasse qu’elle avait fabriquée avec les orties, et que, malgré sa crainte d’être surprise, elle avait si soigneusement remise en botte : à la muraille était suspendue aussi la cotte de maille qu’elle avait déjà terminée. L’un des chasseurs avait emporté tout cela comme des objets de curiosité, dans l’intention de les rendre plus tard à son maître.

« Vous pourrez vivre ici en paix, lui dit le roi, et vous imaginer que vous êtes revenue dans votre ancienne demeure. Voilà l’ouvrage dont vous vous y occupiez. Maintenant même, dans toute votre splendeur, vous trouverez quelquefois du plaisir à penser aux jours passés. »

Quand Elfride vit devant elle ce qu’elle avait tant à cœur, un sourire de bonheur effleura ses charmantes lèvres, et le sang revint