presse toutes ces fleurs contre son cœur ; ensuite, il donne à la fleur qui lui plaît le plus dans tout le bouquet une voix douce et claire, de telle sorte que cette fleur est désormais douée du don de pouvoir chanter et charmer les êtres heureux qui l’entourent.
C’est ce que disait un de ces anges du bon Dieu à un petit enfant mort qu’il ramenait au ciel dans ses bras. L’enfant écoutait, comme si c’eût été là pour lui un rêve. Emporté sur les ailes légères de l’ange, il passait rapidement au-dessus de tous les endroits où il jouait naguère, alors qu’il était encore de ce monde, et ils traversaient tous deux de la sorte des jardins tout remplis de fleurs exhalant les plus doux parfums.
« Quelles fleurs emporterons-nous avec nous pour les replanter dans le ciel ? » dit l’ange.
Il n’y avait alors à côté d’eux qu’un seul rosier, bien plus beau pourtant que ceux qu’on peut voir d’ordinaire ; mais quelque main brutale en avait capricieusement brisé la tige, de sorte que tous les petits jets qui tout à l’heure