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ÉLISE.

Et la jolie petite fille navigua de la sorte à travers une foule de villes et de villages. Et quand les oiseaux sur les arbres l’apercevaient, ils chantaient : « Oh ! quelle jolie petite fille ! » Mais la feuille pendant ce temps-là s’en allait, s’en allait toujours plus loin, plus loin. Élise fit ainsi tout un voyage dans les pays étrangers.

Pendant quelque temps un joli petit papillon blanc avait voltigé au-dessus d’elle. Il finit par se poser tout à fait sur la feuille, parce qu’il se plaisait beaucoup avec Élise, qui de son côté ne fut pas fâchée non plus de cette visite ; car le crapaud ne pouvait plus désormais venir près d’elle, et puis la contrée qu’elle habitait était si ravissante ! L’eau réfléchissait si bien les rayons du soleil qu’elle en avait tout le resplendissant éclat. Il vint alors à l’idée d’Élise de dénouer sa ceinture, puis d’attacher l’une de ses extrémités au papillon et l’autre à la feuille. Ce fut bientôt fait. Alors elle descendit le courant avec bien plus de rapidité encore, et vit de la sorte bien plus de pays qu’elle n’aurait pu en voir sans cela.

Mais survint tout à coup un hanneton qui