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III. — Ce qu’a pu être la tragédie grecque primitive[1].


Wilamowitz-Moellendorf a été conduit, par son souci de contredire Nietzsche, à des découvertes sur la poésie chorique des Grecs. La préoccupation affectueuse d’éprouver les thèses de Nietzsche sur le dionysisme conduisait Erwin Rohde à renouveler toutes nos idées sur le culte des morts et les croyances en l’immortalité que recèlent les « mystères » helléniques. Entre les deux préoccupations la tragédie s’est peut-être éclipsée : on la retrouve, si on les joint. Cela résulte, semble-t-il, de l’interprétation des monuments figurés et des faits réunis par l’ethnographie comparée, surtout quand on les aborde dans l’esprit des élèves d’Erwin Rohde. Il faut rétablir

    im höchsten und tiefsten Sinne fähig. Das eben sind die Gestalten der Tragœdie. » (1875), et antérieurement, § 62 : « Das eben ist die Stimmung einer rechten Tragœdie, dass sie die Schätzung der Dinge umwandelt : Das Leben ist der Güter höchstes nicht, wenigstens nicht dem tragischen Helden. » (Crusius, Erwin Rohde, pp. 245, 248.)

  1. Bibliographie sommaire : E. Bethe, Prolegomena zur Geschichte des Theaters im Altertum, 1896. — W. Schmidt, Zur Geschichte des griechischen Dithyrambus. Prog. Tübingen, 1901. — Usener, Heilige Handlung. (Archiv f. Religionswissensch., t. VII, 1904.) — Reisch, Zur Vorgeschichte der attischen Tragœdie (Festschrift für Th. Gomperz, 1902). — Reich, Der Mimus, 1910, t. I. — R. M. Dawkins, The modern Carnival in Thrace and the cult of Dionysos. (Journal of Hellen. Stud., 1906, p. 191-206.)— K. Th. Preuss, Der dämonische Ursprung des griechischen Dramas. (Neue Jahrbücher fur d. Klass. Altertum, 1906, XVII, p. 161-193.) — A. Dieterich, Die Entstehung der Tragödie. (Archiv für Religionswissenschaft, t. XI, 1908, et Kleine Schriften, 1911.) — Farnell (Lewis Richard), The cults of the Greek States, t. V, 1909, pp. 84-373. Foucart, Le culte de Dionysos en Attique, 1904. — W. Ridgeway, The Origin of Tragedy, 1910. — Nilsson (Martin F.), Der Ursprung der Tragödie, Neue Jahrb. f. d. klass. Altertum, t. XXVII, 1911, p. 609-642 ; 673-696. — Farnell (L. R.), The Dionysiac and the Hero-theory of Tragedy (Hermathena, Dublin, 1912). — Paul Foucart. Les mystères d’Éleusis, 1914, p. 106 sq ; 452 sq. Parmi ces livres, il faut réserver une place à part au livre ingénieux et érudit, charmant et aventureux, également séduisant pour les sociologues, les hellénistes et les métaphysiciens, que miss Jane Ellen Harrison a intitulé : Themis, a Study of the social origins of greek religion, Cambridge, 1912. On lira avec profit aussi l’Excursus on the ritual forms preserved in Greek tragedy, que Gilbert Murray a inséré dans ce volume.