Page:Andreïev - Les Sept Pendus (Trad. Serge Persky), 1911.djvu/157

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lement, et ses yeux courant le long du wagon semblaient toucher les portes, les soldats.

— Il fait froid, dit Vassili Kachirine entre ses lèvres minces et qui paraissaient gelées.

Tania Kovaltchouk s’agita, maternelle :

— Voici un fichu très chaud pour vous envelopper…

— Le cou ? demanda Serge, et il eut peur de sa question.

— Qu’importe, Vassia ! Prends-le…

— Enveloppe-toi. Tu auras plus chaud, ajouta Werner.

Il se tourna vers Ianson et lui demanda tendrement :

— Et toi, tu n’as pas froid ?

— Werner, il veut peut-être fumer ? Camarade, voulez-vous fumer ? demanda Moussia. Nous avons du tabac.

— Je veux bien.

— Donne-lui une cigarette, Serge ! dit Werner.

Mais Serge lui tendait déjà son étui.

Et tous se mirent à regarder avec tendresse comment les doigts inhabiles de Ian-