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— Vous devez continuer l’expérience… Je vais faire apporter au mécanisme une petite modification pour que le singe puisse mordre un peu sa fantasque amie… et que vous puissiez, vous, l’embrasser… sans vous casser la tête !

Il riait en prononçant ces derniers mots.

vi

Le désespoir d’Amélie


Pompiers et agents n’avaient naturellement pas retrouvé la trace du singe fugitif. Après avoir fouillé toutes les maisons du quartier, exploré tous les toits, après être descendus inutilement dans toutes les cheminées, les représentants de l’ordre abandonnèrent leurs recherches, et le calme était revenu autour de la maison habitée par la blonde Gisèle, lorsque celle-ci vit arriver Amélie.

Cette dernière était toute nerveuse et inquiète :

— Qu’as-tu donc ? lui demanda son amie…

— Ah !… J’étais trop heureuse… J’ai à peine eu le temps de goûter aux caresses de Loulou… et il a disparu.

— Vraiment ? fit hypocritement l’amie de Gustave.

— Je ne comprends pas exactement ce qui s’est passé…

« Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai éprouvé des impressions extraordinaires. Tu ne t’imagine pas ça, ma chère amie…

Gisèle souriait en elle-même.

— Non ! continuait Amélie… Non. Aucun homme ne m’a communiqué pareil frisson… J’étais transportée… anéantie.

« Crois-tu qu’il m’a embrassée ?

— Le singe !

— Oui… moi je croyais qu’il allait me mordre ! Eh bien ! Pas du tout ! Au moment où je m’attendais à être brutalisée,