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— Oui. Je reconnais qu’il doit le faire oublier en étant riche et généreux. Aussi je suis certaine que si tu lui réclames un gentil petit singe comme Bijou, il ne te le refusera pas… Au contraire, il courra tout Paris pour en trouver un.

Amélie regarda encore le petit singe blotti contre sa maîtresse, puis, avec une moue, elle dit :

— Ton Bijou, il est bien amusant !… Mais, moi, j’en voudrais un plus grand.

— Plus grand ?… Pourquoi ?… Au contraire, ils sont bien plus mignons quand ils sont petits comme celui-ci. N’est-ce pas Bijou ?

Et Gisèle attrapa le dénommé Bijou, puis l’embrassa sur son front pelé, tandis que le jeune quadrumane la caressait.

Mais Amélie intervint :

— Oh ! Ne l’embrasse pas comme ça ! Tu me donnes des envies d’en faire autant.

Gisèle se mit à rire :

— Si cela te fait plaisir, ne te gêne pas !… Bijou ! va vite embrasser la dame.

Bijou regarda sa maîtresse, puis Amélie.

Celle-ci lui tendaït les mains :

— Allons !… Viens, Bijou… Je ne te ferai pas de mal, tu sais… Moi aussi j’aime bien les petits singes !…

Mais, comme tous ses congénères, Bijou avait un peu l’esprit de contradiction. Il se gratta consciencieusement la cuisse, lança à l’adresse d’Amélie un coup d’œil espiègle… et au lieu de sauter dans les bras qui lui étaient tendus, il bondit du coussin où il se trouvait, sur le dossier de la chaise où Amélie était assise. Il fut en un instant sur l’épaule de la visiteuse, contre laquelle il frottait gentiment son museau en poussant de petits cris qui devaient être certainement des mots d’amitié.

La jeune femme le prit et se mit à le caresser.

— Ta maîtresse a raison, lui fit-elle, Tu es gentil tout plein… mais tu es trop petit !

Pourtant, elle passait sa main doucement dans le poil de l’animal, puis l’embrassait, tout en riant nerveusement.

— Tu es extraordinaire, dit Gisèle à son amie, que voudrais-tu donc en faire, s’il était plus grand.