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— Oh ! Le gentil petit singe ! dit Gustave. Il est à vous ?

— Il est à moi jusqu’à demain. C’est Gisèle qui me l’a prêté.

— Il est amusant, fit Gaston. Il se tient serré tout contre vous. Oh ! Le petit monstre, voyez où il se cache !… Il en a de la chance !

De fait, Bijou s’était blotti entre les seins de sa maîtresse d’un jour. Et l’on comprend pourquoi Gaston trouvait que le petit animal avait de la chance.

Amélie regarda le jeune homme :

— Vous êtes jaloux de lui, Monsieur Gaston ?

— Dame ! Je donnerais beaucoup pour être à sa place en ce moment, et vous sentir tout contre moi.

— Taisez-vous ! Il ne faut pas être jaloux de mon singe, Je vous le défends !… N’est-ce pas, Bijou ?…

En disant cela, Amélie regardait Gaston d’une étrange façon, tout en passant la main dans la fourrure de l’animal, qui, lui-même, considérait déjà les deux hommes d’une manière plutôt hostile,

La conversation prit fin d’ailleurs et la jeune femme s’éloigna, tandis que Gustave et Gaston montaient chez Gisèle.

ii

Un rival inattendu.


Amélie rentra chez elle, ne pensant pas à autre chose qu’au plaisir qu’elle allait se procurer avec son nouveau pensionnaire.

— Petit mignon, lui disait-elle, je te garderai… Tant pis pour Gisèle. Tu seras bien plus heureux chez moi qu’avec elle qui ne te considère pas plus qu’un chien, ou un chat !… Non, mais, voyez-vous ça…

La femme de chambre n’accueillit pas le nouveau venu avec des transports de joie.

Au contraire, lorsqu’elle vit sa patronne arriver avec cet animal, elle s’écria :