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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/13

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La même soubrette qui l’avait guidé jusqu’à sa chambre se trouvait devant lui.

— Monsieur a appelé ? demanda-t-elle.

Anatole Delaperche regarda la jeune servante :

Surprise dans son sommeil, elle avait, elle aussi, rapidement chaussé des pantoufles et avait passé un peignoir, qui l’habillait tout juste pour laisser voir des coins roses d’une chair féminine fort attirante.

Avec ça, elle glissait vers le chef de bureau un regard espiègle et provocant, auquel l’homme le plus vertueux était incapable de résister.

Anatole n’était pas l’homme le plus vertueux, mais il était pour le moment préoccupé de pénétrer le mystère du voisinage insolite qui troublait ses méditations et surtout l’étude de son discours.

Il n’avait pu néanmoins s’empêcher de remarquer combien la jeune Ernestine (c’était le nom de la servante) était ravissante et il lui fallut réprimer le désir coupable qui s’emparait de lui pour répondre, sans paraître troublé :

— Oui, mademoiselle, je vous ai appelée parce que… parce qu’il se passe dans l’hôtel des choses insolites.

— Insolites ?…

— Parfaitement !… D’abord, dites-moi, dans quelle chambre y a-t-il deux amoureux ?

— Deux amoureux ?… Mais, dans aucune.

— Je ne veux pas dire que ce soit des amoureux… coupables. Ce sont peut-être des jeunes mariés… Mais ils sont trop bruyants.

— Je vous assure, monsieur, qu’il n’y a pas de jeunes mariés dans l’hôtel.

Anatole allait protester lorsque, de nouveau, il crut