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Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/23

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camarade, dont il était lui-même l’obligé, et le désir de ne pas déplaire à sa maîtresse…

Il crut la convaincre, en lui disant :

— C’est que justement je suis forcé d’aller à Ixy.

Si tu ne veux pas m’accompagner, je serai contraint d’y aller tout seul.

— Et tu me plaqueras ?…

— C’est le contraire… puisque c’est toi qui refuses de venir…

Gabrielle réfléchit un instant.

— Et pourquoi, dit-elle, faut-il absolument que tu ailles dans ce pays ?

Gustave ne crut pas devoir mentir et il expliqua à son amie quel service Edgard Lambier attendait de lui…

— Eh bien ! Il a du culot, cet Edgard ! Qu’il y aille donc, lui, faire du chahut pour embêter son type du Ministère… Qu’il y aille !…

— Je ne peux pas lui refuser…

— Tu me refuses, bien, à moi… Tu le préfères à ta maîtresse. Ce n’est pas flatteur… Eh bien ! Vas-y, à Ixy, vas-y !… Tu ne m’aimes pas, voilà tout !…

Gustave voulut protester et, pour prouver à Gaby qu’il l’aimait, il essaya de la prendre dans ses bras.

Mais, plus prompte que lui, elle avait sauté en bas du lit…

Et, rageusement, elle reprenait sa robe…

— Oh ! les hommes ! Ils sont tous les mêmes ! Allez donc vous sacrifier pour eux.

— Mais, ma petite Gaby…

— Laisse-moi tranquille… Va-t’en à Ixy… Mais dépêche-toi donc !… Va prendre le train tout de suite !…

Il n’y avait rien à faire. Gaby était furieuse, et elle