Aller au contenu

Page:Andre-Chermy-La-Chair-est-faible-1926.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 22 —

partit en claquant la porte, laissant le pauvre Gustave seul et désespéré…

La jeune femme marchait très vite dans la rue, monologuant pour calmer ses nerfs, accusant Edgard de tous les crimes, le maudissant pour être ainsi venu troubler sa vie…

Et puis, elle s’arrêta… Soudain, une pensée lui était venue, une pensée qui la fit tressaillir toute :

— Il n’a rien fait pour me retenir. Il n’a pas couru après moi… Est-ce que par hasard ?…

Question angoissante qui l’assaillait tout d’un coup. Si tout cela n’était qu’une comédie, si Gustave, certain de son refus, ne lui avait proposé de l’emmener que pour ne pas éveiller ses soupçons !…

— Oui… c’est son pays !… Il n’y va pas pour faire ce qu’il dit !… Il doit aller là-bas pour se marier. Et tout le reste est inventé…

Et, se révoltant à cette idée, elle dit encore :

— Ah ! non ! Par exemple ! Non ! Je ne veux pas le perdre, moi… Oh ! je divorcerais plutôt pour qu’il m’épouse !… Mais je veux le garder !…

Elle avait déjà fait quelques pas pour retourner chez son amant. Mais elle se ravisa :

— Non… dit-elle… Il y a une combinaison bien meilleure !